Le télétravail, qui devrait perdurer après la crise, justifie l’essor de systèmes de collaboration individuels de valeur professionnelle, administrables à distance.
D’après le directeur de Poly France, Fabrice Berthelot, qui se réfère à une étude IDC, «10 à 15% des entreprises avaient recours au télétravail avant la crise sanitaire. Maintenant, elles comptent pour la moitié. Le pourcentage baissera après la crise, mais devrait se stabiliser autour de 25%. Le télétravail rentre donc dans les mœurs. Or, les personnes travaillant à domicile ont aussi besoin de qualité et de confort. » Et ces attentes peuvent être désormais comblées par des équipements professionnels et performants, susceptibles d’être validés et supervisés par le service IT, le cas échéant.
Bien qu’ils satisfassent à la plupart des tâches de production informatique, le PC et sa cohorte de périphériques usuels, acquis le plus souvent à titre personnel, n’entrent pas dans cette catégorie. On fait plutôt allusion aux systèmes de collaboration et de communication à usage individuel, qui commencent à fleurir de la part de grands fournisseurs, tels Cisco et Poly. Certes, les « super » webcams et haut-parleurs portables de Logitech et consorts ne datent pas d’hier et s’inscrivent dans cette lignée. Mais la tendance s’accélère et fait aujourd’hui la part belle à des outils plus évolués.
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C’est une réponse à une vraie problématique. Les réunions n’ont pas disparu avec l’avancée de la pandémie et la répartition entre le travail à distance et le travail sur site incite les entreprises à miser davantage sur les solutions vidéo, qui émulent une certaine proximité. Qui plus est, ce mode de communication, parfois jugé intrusif, n’incommode plus autant que par le passé et les jeunes générations, en particulier, l’affectionnent. « La part de la vidéo dans les communications, avant et pendant la crise, est passée de 36 à 63%, souligne Fabrice Berthelot. Cette pratique devient la norme. » Cette appétence se ressent sur les équipements de salle et aussi sur les équipements individuels.
Qualité et simplicité
Une opportunité que saisissent les fournisseurs, même si, à en croire leurs déclarations, ces nouveaux produits dédiés au télétravail n’ont pas surgi de nulle part. « Notre gamme Studio P était dans les cartons avant la pandémie de Covid-19 » affirme Fabrice Berthelot. Dévoilée début février, cette offre est composée d’une webcam, d’une barre de visioconférence, d’un écran et d’un kit incluant la webcam et un haut-parleur ou un casque-micro. L’idée est de bonifier les conversations vidéo à l’aide d’équipements plus qualitatifs. Les capteurs et les technologies embarquées – cadrage automatique, suppression du bruit ambiant, etc. – n’ont pas de peine à se montrer plus performants que le micro et la caméra du notebook, qui filme plus souvent le plafond qu’autre chose.
D’un produit à l’autre, le degré d’intégration monte d’un cran, l’écran studio P21 en étant l’aboutissement. Ce combiné réunit des fonctions d’affichage, d’acquisition audio/vidéo et de diffusion sonore. Raccordé au port USB du PC, il est identifié comme un périphérique audio/vidéo par n’importe quel logiciel de communication unifiée employé par le télétravailleur, que ce soit Teams, Zoom ou autres. La procédure d’installation matérielle et logicielle est donc réduite au minimum. C’est déjà un bon point dans les locaux de l’entreprise. Ça l’est encore plus au domicile de l’utilisateur, exclu du périmètre d’intervention du revendeur IT ou AV.
Le fabricant californien Dten, présent en Europe depuis 2019, est allé plus loin pour l’écran Dten Me, dont les livraisons ont débuté en octobre dernier chez des clients aussi divers que des organismes de formation ou des maisons de retraite. Ce tout-en-un de 27 pouces est en effet réservé à l’usage de Zoom, qui a participé à son développement. Une « appliance » dont la philosophie est la même que précédemment : faciliter l’installation. « Le cadre reçoit le produit chez lui, le branche sur le secteur, le connecte à son réseau domestique puis renseigne la licence Zoom, détaille Frédéric Batut, DG France de Dten. C’est fini au bout de 15 minutes. » Ces combinés suppriment, par leur nature même, tout le câblage informatique intermédiaire, source d’ennuis. « Leur intérêt, c’est aussi de diminuer le nombre de tickets incidents qui remontent vers le service IT » ajoute Frédéric Batut.
Pour la gamme Desk/Desk Pro consacrée au collaborateur individuel et au télétravailleur, Cisco adopte une position intermédiaire. Les écrans, en particulier, forment un ensemble prêt-à-l’emploi pour le logiciel-maison Webex, mais demeurent utilisables par une plateforme tierce (Zoom, Teams…) grâce à la connexion USB « passthrough ». Quoi qu’il en soit, la simplicité reste de mise. « Le logiciel Webex est pré-installé et l’utilisateur n’a plus qu’à saisir le code d’identification à 16 chiffres requis par Webex Control Hub » explique Xavier Hémery, en charge de l’expertise technique des solutions de collaboration chez Cisco…
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