La TNT, mode de consommation de la télévision le plus « green »

A 324 m, sont nichés 48 panneaux d’antennes qui couvrent la diffusion TNT dans un rayon de près de 80 km et 6 antennes FM. C’est grâce à ces installations que TDF diffuse à 12 millions de franciliens, 45 chaînes TNT et 32 programmes de radios publiques, privées ou associatives. Photo Adobe Stock

La Télévision numérique terrestre (TNT) est le mode de diffusion de la télévision le moins énergivore, comparé aux méthodes basées sur IP. C’est la conclusion de la très sérieuse étude LoCaT.

Cette étude, publiée fin 2021, malheureusement passée relativement inaperçue en France, mérite pourtant d’être considérée à son juste intérêt. A son origine se trouve un groupe d’acteurs européens leaders du Broadcast, du Streaming et de la Technologie, réunis sous la bannière du projet LoCaT. L’objet de ce projet paneuropéen est d’estimer et comparer l’énergie, la consommation et les émissions de gaz à effet de serre associées à la diffusion de contenus TV et VOD sur trois plateformes : Télévision Numérique Terrestre (TNT), Over-The-Top (OTT) et IPTV.

Les résultats révèlent que la TNT offre l’efficacité énergétique la plus élevée et l’impact carbone le plus faible. En moyenne, la consommation horaire d’énergie associée à un appareil pour recevoir la télévision via la TNT est de 14 Wh, 109 Wh en OTT et 153 Wh en IPTV, ce qui équivaut à 3 g d’émissions d’équivalent dioxyde de carbone (CO2e) pour la TNT, 26 g CO2e pour l’OTT et 37 g CO2e pour l’IPTV. A noter que la consommation énergétique du téléviseur lui-même, généralement 56 Wh ou 13 g CO2 par heure, est exclue du calcul.

Les performances de la TNT en matière de consommation d’énergie, résultent à la fois de l’efficacité des réseaux de diffusion et de la simplicité du matériel de réception. Hormis une petite fraction des foyers contraints d’utiliser un amplificateur, le câble d’antenne est généralement connecté directement au téléviseur sans avoir besoin d’un appareil actif. Par ailleurs, le principe de la distribution de « un-vers-plusieurs » explique également que la consommation d’énergie des réseaux de transmission de la TNT est relativement faible puisque divisée par le total d’heures d’écoute.


Arnaud Lucaussy, président du BNE (Broadcast Network Europe) présentera l’étude LoCaT lors du Colloque Avenir de la TNT, mardi 15 novembre 2022 à la Maison de l’Artisanat à Paris.

Pour vous inscrire : www.colloquetnt.com


L’étude projette également l’évolution à long terme de la façon dont on reçoit du contenu. Pour ce faire, quatre scénarios couvrant la période allant de 2020 à 2035 ont été définis, dans lesquels ont été pris en compte, entre autres, l’évolution des comportements de visionnage (ex : à la demande vs linéaire, UHD…), la réduction attendue des émissions du réseau par kWh, ainsi que les changements possibles dans la répartition des heures de visionnage entre les plateformes (TNT, OTT, IPTV).

Les résultats de cette projection suggèrent que les performances de la TNT en matière de consommation unitaire d’énergie par rapport à l’IPTV et l’OTT (et d’OTT par rapport à IPTV) reste vrai au fil du temps dans tous les cas de figure, de sorte que la consommation globale d’énergie a tendance à être plus faible pour les scénarios qui intègrent une plus forte proportion de TNT.

Pour Arnaud Lucaussy, président du BNE (Broadcast Networks Europe), associé du projet LoCaT, « cette étude fournit de nouvelles preuves que la plateforme de distribution de télévision la plus populaire, la TNT, présente dans 42 % des ménages européens, est également très économe en énergie, et devrait être pérennisée à long terme ».