R2S Résidentiel, à quelles conditions ?

Smart Intégrations Mag, Audio, Vidéo, Sécurité, Smart Building et Réseaux – Alain Kergoat, directeur des programmes à la SBA.
Alain Kergoat, directeur des programmes à la SBA : « L’objectif est qu’un directeur de projet puisse comprendre ce référentiel et demander sa mise en œuvre auprès d’un bureau d’études. ». Photo : DR

Dérivé du label R2S Tertiaire, le label R2S Résidentiel, commercialisé l’an prochain, se veut plus accessible. Outre le socle technique, les services à destination des occupants seront évalués.

Pour établir son référentiel R2S (Ready2Services) dédié aux bâtiments résidentiels dans le neuf comme dans l’existant, la Smart Building Alliance (SBA) s’est logiquement inspirée de ses travaux précédents, qui ont abouti l’an dernier à la commercialisation du label R2S pour le secteur tertiaire. Ainsi les grands principes à caractère obligatoire sont-ils similaires : implantation d’un réseau Smart fédérateur où circulent les données (qui forment le quatrième fluide du bâtiment) reposant sur le standard IP, indépendance des trois couches relatives au matériel, à l’infrastructure et aux services, interopérabilité des systèmes…

Mais la SBA s’est astreinte à respecter un maître-mot : la simplification. «L’objectif est qu’un directeur de projet puisse comprendre ce référentiel et demander sa mise en œuvre auprès d’un bureau d’études, explique Alain Kergoat, cofondateur d’Urban Practices et directeur des programmes de la SBA. Le vocabulaire est de facto plus accessible.» Le nombre de critères a également diminué : une trentaine au lieu d’une cinquantaine, rapportant plus ou moins de points dans la note finale. Mais on imagine sans peine qu’une résidence de 50 logements ne requiert pas le même degré de technicité qu’un immeuble tertiaire de 20000 m².

Un lien dédié au réseau Smart

Ces critères ont été répartis dans quatre grandes rubriques – le R2S tertiaire en compte une voire deux de plus – dont la première s’intéresse à la connectivité réseau. Celle-ci comporte neuf critères et traite du raccordement du réseau Smart au réseau de l’opérateur de services, de sa distribution dans le bâtiment et de ses spécifications techniques. Premier impératif : le lien physique entre le réseau Smart et celui de l’opérateur est dédié. «Il est tout à fait possible d’ajouter un modem-câble en pied d’immeuble avec un point de raccordement spécifique au réseau Smart, précise Alain Kergoat. On peut donc utiliser un câble existant : câble coaxial, fibre… Nous ne préconisons aucun support-type. L’accès à Internet est assuré par un contrat avec un opérateur de services, choisi par le syndic (sous réserve de l’accord de la copropriété) ou le bailleur.»

Le réseau Smart peut ensuite être distribué dans les parties communes et/ou privatives. «Les deux ne sont pas obligatoires, signale Alain Kergoat. Les intérêts sont en effet différents selon le marché. Un promoteur comme Bouygues Immobilier, par exemple, prend davantage en considération les parties privatives, afin de valoriser son offre Flexom. En revanche, un bailleur social mettra plus l’accent sur les parties communes.» Précision importante : si le réseau Smart s’étend au logement, la passerelle idoine est un « immeuble par destination »  du bâtiment. Elle ne bouge pas, même si l’occupant déménage.

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Quant aux spécifications techniques de la dorsale Smart, l’Ethernet IP est obligatoire. La distribution capillaire peut, elle, employer d’autres typologies, notamment le sans fil. La prise en charge du protocole IPv6 et l’installation de switches manageables (ou commutateurs administrables, dans la langue de Molière) sont appréciés. «Le label R2S pour le tertiaire liste des dizaines de critères pour qualifier ces commutateurs, enchaîne Alain Kergoat. Pour le résidentiel, la notion de manageable est la seule mise en avant. L’objectif prime, devant les spécifications.»

API et services web : langues communes

Le deuxième volet du référentiel énumère les six critères qui encadrent le fonctionnement des équipements et de leurs interfaces. Afin de maximiser l’interopérabilité, les équipements et autre terminaux s’interfacent en IP avec le réseau Smart (nativement ou au travers d’une passerelle) par le biais d’API (Application programming interface) ouvertes, locales ou sur le cloud. L’échange des données entre les objets et les applications logicielles s’effectue grâce à des services web, lesquels sont documentés pour faciliter leur utilisation. La SBA souhaite ainsi la mise en place d’un «fléchage pédagogique». Un vœu souvent pieux dans l’univers du bâtiment, théâtre de batailles de clochers. Mais, selon Alain Kergoat, «les équipementiers progressent.»

Les objets connectés privés, à l’intérieur des logements, sont exclus du périmètre du réseau Smart. «Ces deux univers sont disjoints, confirme Alain Kergoat. La connexion est toutefois possible, sous la responsabilité de l’administrateur réseau, qui peut refuser ou pas. Notre référentiel ne dicte pas la conduite à tenir.» On note aussi un mode de fonctionnement dégradé, en cas de coupure Internet. Indispensable pour le contrôle d’accès notamment. La description de ces objets dans la maquette BIM est optionnelle …

La suite de cet article est réservée à nos abonnés. Il est à lire dans SIM N°37 à paraître mi-novembre 2019. Il fait partie du dossier de cette édition consacré au label Ready 2 Services appliqué au résidentiel collectif. Profitez-en pour  vous abonner !

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