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Les universités de l’AN2V ont vocation durant deux jours à permettre aux participants d’avoir une vision stratégique, théorique et pratique, des nouveaux enjeux de la sécurité. L’édition 2018 n’a pas dérogé à la règle.
L’évènement qui s’est déroulé les 22 et 23 janvier dernier à Lyon, a combiné conférences plénières, ateliers et un espace partenaires. Les thèmes retenus pour les deux séances plénières reflétaient parfaitement les préoccupations de nombreux acteurs de la sécurité publique. C’est notamment le cas des élus qui s’interrogent sur les nouvelles perspectives qu’offrent la Smart City et la Safe City (première séance plénière) et dans le même temps, se demandent comment prendre en compte les nouvelles menaces (seconde séance plénière).
Des questions techniques et philosophiques
Ces deux thèmes ont été abordés sous un angle à la fois pratique, technique, financier, juridique voire philosophique, l’équilibre à trouver entre sécurité publique et droits individuels étant toujours délicat. « Faut-il avoir peur de ces technologies ? s’est interrogé George Fenech, ex-député, magistrat et expert des questions de sécurité. Certainement pas ! affirme-t-il immédiatement. Mais à condition de les maîtriser et de les encadrer. Le spectre de l’Intelligence Artificielle pose à l’évidence de nombreuses questions philosophiques. Jusqu’où peut-on aller ? Dominique Legrand président de l’AN2V, de son côté, a souligné les fractures qui existent entre la technologie, qui permet tout ou presque en matière de sécurité, et les questions d’éthique et de liberté individuelles qui freinent ou interdisent leur utilisation. Emmanuel François, président de la SBA (Smart Buildings Alliance) a notamment appelé à appuyer sur l’accélérateur dans le déploiement des immeubles et des villes intelligentes tout en étant conscient des freins qui existent pour repenser les infrastructures, les systèmes, etc. « Avec le numérique, les usagers vont s’affranchir des silos et des systèmes propriétaires et verrouillés comme la gestion technique du bâtiment (GTB) » affirme-t-il.
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Les élus à la manœuvre
Côté Safe City, Caroline Pozmentier-Sportich, adjointe au Maire de Marseille, déléguée à la sécurité publique et la prévention de la délinquance, a présenté le projet « SafeGouv » une plateforme de détection des vulnérabilités informatiques, fruit d’une collaboration entre la Ville de Marseille, la start-up Net Guard et Polytech Marseille (composante d’Aix-Marseille Université). Le projet « SafeGouv » est la 1ère plateforme éducative nationale de sécurité informatique dédiée aux institutions publiques. La ville de Marseille déploie ainsi via SafeGouv son implication dans la ville intelligente mais sûre. Un axe primordial pour la deuxième ville de France. Thierry Vinçon, chargé de mission à la Délégation ministérielle aux industries de sécurité et à la lutte contre les cybermenaces (DMISC) et maire de Saint-Amand-Montrond, (Cher), petite ville d’à peine 10.000 habitants, explique que « chez nous, le taux de délinquance chute immédiatement dès que « nos clients » sont sous les verrous au Bordiot [prison de Bourges]. Surtout depuis 2010 où nous avons créé un réseau de vidéoprotection avec extraction intelligente des images. « Notre retour sur investissement » » s’est fait en trois ans »
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Les douze ateliers qui ont abordé des thèmes techniques, stratégiques, juridiques… en relation avec les préoccupations des professionnels de la sûreté ont connu un incontestable succès. En marge des prises de paroles, 46 entreprises ont accueilli les participants des Universités de l’AN2V sur l’espace partenaires. Bureaux d’études, organismes de formations et de recrutement, constructeurs, distributeurs, intégrateurs… de nombreux acteurs de la sûreté étaient présents.
Rédaction : Patrice de GOY
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