Mobilité électrique : la borne de recharge doit devenir smart

La mobilité électrique impose des contraintes de charge qu’il faut savoir maîtriser dans un contexte de bonne gestion énergétique voire d’autoconsommation de courant photovoltaïque. Un nouveau défi pour les professionnels de la maison et de l’immeuble connectés. Photo : Schneider Electric Les chiffres le prouvent : la mobilité électrique ou hybride avance à grands pas. Fin mars, Avere France, l’organisme de promotion de ce mode de locomotion a annoncé la mise en service de la 100 000ème voiture fonctionnant sur batterie, ce qui place le parc national en circulation en tête de ceux des pays d’Europe. Certes, nous sommes encore loin de dépasser l’effectif des moteurs thermiques mais le mouvement est pris et seuls le prix et la limitation d’autonomie freinent encore l’engouement. « Depuis le début de l’année 2017, le marché s’accélère et affiche une forte progression (+ 24 % avec près de 7 000 immatriculations en moins de 3 mois), se réjouit Avere-France. Cette dynamique permet de passer aujourd’hui le cap des 100 000 ventes de véhicules particuliers et utilitaires 100 % électriques et annonce de belles perspectives de développement, poursuit l’association, ajoutant que la barre des 100 000 véhicules rechargeables avait été dépassée en octobre 2016, en comptabilisant les immatriculations de véhicules hybrides « plug-in ». En cumulé, ces deux segments totalisent plus de 117 000 immatriculations.

Des bornes au bureau

L’autonomie limitée des véhicules purement électriques – 300 km en général, plus de 400 pour les plus récents, 600 promis sur le haut de gamme Tesla en 100 kWh – implique de disposer de moyens de recharge à domicile et chez son employeur dès lors que le véhicule sert au déplacement quotidien pour le travail. Les entreprises disposant de parking et de flottes de véhicules de services déploient en général des bornes qui peuvent être mises à disposition des salariés, moyennant paiement ou non, pour recharger leur automobile personnelle. [caption id="attachment_10652" align="aligncenter" width="460"] Bon élève, le Ministère de l’Economie est équipé depuis 2014 de 3 bornes de recharge EVlink Parking, de Schneider Electric et d’une borne à charge rapide DBT-CEV installée par Bouygues Energies & Services sur le site de Bercy. Photo : PdG[/caption] Pour les bâtiments neufs, la loi sur la transition énergétique impose au minimum un pré-équipement (fourreaux, chemins de câble) à partir du tableau électrique général selon une architecture qui permet d’alimenter potentiellement 10 % des places, l’installation des bornes elles-mêmes dépendant de la décision des entreprises. Dans l’ancien, plusieurs critères entrent en jeu qui déterminent un taux d’équipement minimum. La loi a élargi à presque tous les types de bâtiments les obligations de pré-équipement, y compris ceux destinés à la production industrielle, au commerce et même aux loisirs.

Borne et GTB

Une fois les équipements de charge installés, il faut en assurer la gestion technique et financière. Une première approche est d’externaliser cette tâche à un prestataire de services spécialisé qui peut d’ailleurs avoir été aussi chargé de l’investissement. Placé en tête des opérateurs de ce type avec 30 000 points et 80 000 cartes d’utilisateurs en Europe, The New Motion déploie son service de gestion via le cloud pour traiter la facturation et les règlements en ligne. La société contrôle ses équipements à distance et assure un « équilibrage de charge dynamique » pour délivrer l’énergie « toujours à la vitesse maximale sans surcharge de l’approvisionnement du bâtiment ou du réseau électrique », ce qui suppose une certaine coordination avec la GTB. Il faut en effet pouvoir recharger simultanément ou successivement plusieurs véhicules sans dépasser la puissance de l’installation électrique et en prenant en compte les priorités formulées par des utilisateurs prioritaires ou par le fournisseur d’électricité, ce qui implique sur ce dernier point une communication entre les points de charge ou l’armoire de pilotage avec le smartgrid de l’énergéticien…

Résidentiel collectif

[caption id="attachment_10646" align="aligncenter" width="460"] Park’n Plug s’est engagée au côté de Comelit/Immotec pour l’utilisation du badge Vigik comme moyen d’identification de l’utilisateur d’un point de branchement collectif.[/caption] L’approche est assez voisine dans le résidentiel collectif sauf que la GTB n’est pas toujours présente, loin s’en faut. Le recours à des prestataires extérieurs, après vote de l’assemblée des copropriétaires ou décision du bailleur, est une solution intéressante puisque c’est l’entreprise retenue qui prend en charge la gestion et la facturation du service aux utilisateurs. Dans certains cas, l’installation peut être financée par le prestataire s’il y a un nombre de clients potentiels suffisant pour un retour sur investissement correct. Sur ce créneau, on trouve des entreprises comme FreshMile, Park’n Plug et bien d’autres. Basée à Entzheim et Suresnes, la première revendique 1500 points dans les collectivités, les entreprises, les opérateurs de stationnement, les commerces et bien entendu dans les copropriétés. Elle est membre de l’Afirev (association française pour l’itinérance de la recharge électrique des véhicules) ce qui donne à ses clients l’accès à 50 000 points de charge en Europe. Pour sa part, Park’n Plug propose également la gestion déléguée de l’installation de charge qui est financée par la copropriété (centrale), les utilisateurs (point de branchement) ou par le bailleur, cet investissement pouvant aussi bénéficier de subventions. Partenaire du programme BienVenu, Park’n Plug propose aussi des véhicules électriques en autopartage basés sur place dans les résidences clientes. A noter que l’entreprise s’est engagée au côté de Comelit/Immotec pour l’utilisation du badge Vigik comme moyen d’identification de l’utilisateur d’un point de branchement collectif, une alternative à la carte RFID ou NFC, ce qui a du sens puisqu’en relation avec la base de données « résidents » du système de contrôle d’accès de l’immeuble. La suite de cet article est réservée aux abonnés. Profitez-en, abonnez-vous! A lire dans le n°25  de SMART INTEGRATIONS MAG.]]>

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