L’empreinte grandissante de la reconnaissance faciale

Smart Intégrations Mag, Audio, Vidéo, Sécurité, Smart Building et Réseaux – logiciel de reconnaissance faciale Vicsnap de Panasonic.
Photo Panasocnic

Cette technique biométrique se développe pour le contrôle d’accès et le contrôle aux frontières. Mais son usage sur la voie publique, son caractère automatisé et intrusif et sa précision parfois discutable soulèvent des polémiques.

La reconnaissance faciale comme moyen de contrôle d’accès ou de légitimité de présence s’installe doucement mais sûrement semble-t-il. L’un des derniers exemples en date provient du Danemark et du club de football Brondby IF, dont le stade a été équipé du serveur WV-ASF950 de Panasonic Business et de son logiciel FacePro. Selon le média sportif SportsPro, c’est une première mondiale en tenant compte de la finalité sécuritaire. Car, à Brondby, ce système est conçu pour identifier automatiquement la centaine de supporters placés sur liste noire, avant même leur entrée dans le stade. Le cas échéant, l’alerte est transmise au personnel de sécurité.

L’ASF-950 est une version plus performante de l’ASF-900, sorti voici quelques années. « L’établissement de la correspondance entre le visage filmé et la base de référence ne prend que trois secondes » précise Camille Rivoira, responsable marketing de la division vidéosurveillance et sécurité. En France, Panasonic Business revendique une quinzaine de déploiements, opérationnels ou expérimentaux. « Nous avons équipé un aéroport, des centres commerciaux, des hôtels de luxe, des administrations… Les hôpitaux sont également intéressés, dans le but de contrôler des accès à certaines zones ou de repérer des enfants ou des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer » enchaîne Camille Rivoira. Se positionnent sur ce créneau des spécialistes tels que Idemia et Gemalto, et maintenant des fabricants de caméras, à l’instar de Hikvision.

La reconnaissance faciale a profité depuis 2014 des progrès en matière d’algorithmie avec l’émergence du « deep learning » (apprentissage approfondi), basé généralement sur des réseaux de neurones artificiels. Les résultats se seraient améliorés au point d’approcher ceux du cerveau humain, capable de reconnaître un visage dans de nombreuses situations distinctes. Sur le terrain cependant, le taux de réussite n’est pas toujours aussi bon. Dernièrement, l’université d’Essex a montré que le taux d’erreur avait atteint 81%, lors d’expérimentations menées par la police métropolitaine au Royaume-Uni. Le caractère intrusif de cette technologie est également décrié. Le visage étant une donnée biométrique, son enregistrement dans un fichier doit en outre être consenti. Sauf dérogation motivée par un « intérêt légitime », notion encadrée mais parfois interprétable. Autant dire que les polémiques vont bon train en France (lycées de Nice et de Marseille) ou ailleurs (vote de la ville de San Francisco pour interdire l’usage de la reconnaissance faciale par la police). Un nouveau cas de conscience où la société devra arbitrer entre sécurité et liberté.

Rédaction : Frédéric Monflier

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