
Philippe Palluel, Responsable Grands Comptes du Grand Paris chez ABB a la lourde mission de répondre aux nouveaux enjeux dans les domaines de l’industrie, de la mobilité et du logement, en apportant des solutions concrètes auprès des principaux acteurs, depuis les porteurs de projets jusqu’aux entreprises de travaux. Il nous éclaire sur sa vision du bâtiment connecté.
Sur quel type de bâtiment intervient ABB dans le cadre du Grand Paris et dans quels domaines ?
Nous intervenons sur tous types de bâtiments, qu’ils soient industriels, tertiaires ou résidentiels. 70 000 logements devraient être construits chaque année, pendant 15 ans, sur le territoire structuré par le Grand Paris Express, sans parler du tertiaire avec un volume tout aussi impressionnant. Nous y retrouvons tous les acteurs du secteur, notamment les promoteurs et architectes positionnés sur des projets de quartiers de gares et sur les concours initiés par la ville de Paris, la Métropole du Grand Paris et les communautés d’agglomération franciliennes. Sur ses marchés, ABB évolue dans son cœur de cible avec une offre éprouvée pour la distribution et protection électrique, désormais digitalisée.et complétée par un large panel de solutions dédiées à la gestion du confort et à l’intégration des services numériques attendus par les usagers et intervenants. A la pointe de l’innovation, nos produits et solutions offrent une forte valeur ajoutée aux bâtiments ainsi équipés.
SIM – On note une grande implication de ABB dans la Smart Buildings Alliance (SBA). Quel est le sens de votre démarche ?
Nous regardons tout simplement vers l’avenir. La SBA a été créée il y a 7 ans pour relever les défis des transitions énergétiques, numériques et environnementales. ABB en est l’un des co-fondateurs et nous sommes, depuis le début, toujours très actifs dans les différents groupes de travail, Nous avons participé à la création du référentiel technique qui a abouti au label Ready2Services délivré aujourd’hui par Certivéa. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’architecture numérique préconisée est notre cheval de bataille. C’est la nature même du label R2S qui matche parfaitement avec notre solution technique : une architecture ouverte et interopérable à tous les niveaux, centralisée sur IP pour une gestion efficace des données et permettant l’intégration des applications numériques. Le Smart Building devient ainsi une brique de la Smart City.
Comment le bâtiment s’intègre-t-il dans le quartier ou la Smart City ?
La libre circulation des données au sein du bâtiment et vers l’extérieur permet le changement d’échelle pour ainsi gérer, superviser, agir, déployer des services au sein d’un groupe d’actifs. D’un point de vue énergétique, l’arrivée des ENR et des véhicules électriques entraînera de fortes perturbations sur le réseau d’alimentation. L’enjeu de la flexibilité énergétique va s’imposer. Les bâtiments qui pourront y répondre en ajustant leur énergie instantanément ou sur demande seront avantagés et préférés des preneurs, par conséquent leur valeur sur le marché sera augmentée. Cette flexibilité énergétique est déjà disponible dans l’offre ABB à travers des solutions type « disjoncteur intelligent » par exemple, en assurant la gestion des charges de manière autonome. La thématique de la flexibilité énergétique est travaillée par la SBA avec un objectif de créer un label baptisé « R2S for Grids ». Cet exemple d’innovation, déjà embarqué dans les équipements ABB d’aujourd’hui, peut ne pas être utilisé dans un premier temps et être activé lors de l’évolution de l’environnement du quartier.
Qu’en est-il du résidentiel ?
La digitalisation des services dans les logements concerne bien sûr le confort, l’alarme, le contrôle d’accès, la vidéophonie… là aussi, nous travaillons à déployer ces fonctionnalités de manière native dans les immeubles collectifs. On doit dépasser l’aspect domotique fermé réduit au simple périmètre du logement. Le but est de déployer une architecture numérique intégrée permettant de déployer les services dans l’ensemble du bâtiment et interchangeable à l’instar de ce que nous proposons dans le tertiaire…
Propos recueillis par Patrice de GOY