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Né il y a 27 ans d’une idée originale à l’époque qui était de concevoir et de fabriquer des systèmes domotiques, HESTIA, aujourd’hui l’un des experts français du Smart home et du Smart building, a été racheté par SEDEA en avril 2017.
Leader sur le marché de l’antenne depuis plus de 40 ans d’activité, le fournisseur lillois SEDEA qui a amorcé en 2012 une diversification dans le métier de la sécurité/sûreté, s’attaque désormais à celui de la maison et du bâtiment connectés et sécurisés. L’acquisition d’HESTIA s’inscrit dans cette stratégie. L’histoire de cette entreprise, qui s’est judicieusement choisi pour nom celui de la déesse du feu et du foyer dans la mythologie grecque, est à la fois celle d’une passion et d’une irrépressible volonté d’entreprendre.
C’est ainsi qu’en 1990, à une époque où le mot domotique n’existe pas encore, Daniel Spitz, ingénieur de formation et passionné par les automatismes, réussit à convaincre un industriel du Nord spécialisé dans l’électronique d’ascenceurs, Autinor-Logilift, de se lancer avec lui dans l’aventure. HESTIA est ainsi créée dans le but de développer, de fabriquer et de commercialiser des systèmes « vraiment » domotiques. Malheureusement à cette époque le marché n’existe pas. L’entreprise, qui n’a jamais pu réellement se développer, a néanmoins toujours poursuivi sans interruption son activité.
Pionnier reconnu de la domotique
Ses fondateurs ont toujours cru à ce marché, même si le bout du tunnel semblait lointain. HESTIA a été la première entreprise du domaine et est la seule à être restée sur ce marché jusqu’à aujourd’hui depuis sa création. « En 27 ans, on a vu une multitude de sociétés se créer et disparaître puisqu’il n’y avait pas de marché », résume Daniel Spitz. Cette antériorité confère à HESTIA un incontestable savoir-faire en développement domotique que l’entreprise ne se prive pas de mettre à profit et ce d’autant plus que « depuis 27 ans, on a fait que cela : des centrales purement domotiques toute fonction », ajoute Daniel Spitz.
Paradoxalement, malgré des ventes confidentielles HESTIA a joui d’une grande notoriété dans l’Hexagone mais aussi à l’international. « Pour ne prendre que trois exemples, nous avons été la première société au monde à utiliser la technologie LonWorks d’Echelon dans le domaine de la domotique. Elle venait de sortir, lorsque nous l’avons adoptée. Au bout d’un an, nous avons commercialisé toute une gamme de produits domotique compatibles LonWorks. Notre centrale a également été la première au monde à supporter le KNX et nous sommes les pionniers des applications sur smartphone ».
Un rachat bienvenu
En rachetant HESTIA, SEDEA acquiert une expertise technologique, un savoir-faire de développement et de production et apporte pour sa part son expertise marketing et son réseau commercial. Une aubaine pour Daniel Spitz, « on n’arrivait pas à prendre notre envol, il fallait absolument nous adosser à une société plus importante que nous. Le rapprochement avec SEDEA est tombé à pic ». Ce rapprochement est d’autant plus le bienvenu que le marché s’ouvre maintenant. Côté ambiance, si HESTIA compte 27 ans d’âge, elle n’en affiche pas moins des allures de start-up pour qui n’en connaîtrait pas le passé. Cet esprit qui impulse une dynamique d’innovation, le nouvel actionnaire souhaite le conserver et le cultiver.
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Toutes les fonctions domotiques
Côté produits et solutions, HESTIA propose une centrale (ou contrôleur) soit sous forme de boîtier métallique pour les professionnels de l’alarme soit en version rail din notamment pour le résidentiel et l’hôtellerie. Toutes les fonctions du bâtiment sont embarquées par défaut : l’alarme anti-intrusion, le contrôle d’accès, les surveillances techniques, la gestion de l’énergie sous toutes ses formes, tout automatisme et le pilotage à distance sous toutes ses formes (via smartphone, tablettes, ordinateurs…). Et bien sûr le système répond à la RT2012 et même davantage.
A noter que, pour ce qui concerne la gestion du son multiroom, des possibilités de pilotages existent via des commandes IP issues de la centrale. « Nous n’avons négligé aucune fonction, sauf peut-être le multimédia (gestion du son, la gestion de l’image des écrans dans différentes pièces notamment). Volontairement, on ne l’associe pas à notre solution car ce sont des systèmes très vites obsolètes, précise Daniel Spitz. On est dans le domaine du très grand public, un domaine où en quelques mois le produit est obsolète. »
Interopérabilité
HESTIA se concentre sur le développement du coeur du système. « On ne veut pas réinventer le monde, assure Daniel Spitz, on rend compatible notre centrale avec les grands standards de la domotique qui à notre sens sont le KNX pour le bus domotique, EnOcean pour la partie purement radio, et le filaire traditionnel pour y connecter des détecteurs ou encore des sondes de type industriel. »
Dans la partie alarme, il est possible d’utiliser indifféremment des détecteurs filaires, des détecteurs bus, ou encore, pour une plus grande sécurité, des détecteurs radio HESTIA qui utilisent le protocole du fabricant. « En ouverture radio, nous avons choisi EnOcean qui est un protocole radio ouvert, sans piles et professionnel ce qui n’est pas le cas des protocoles Z-Wave (grand-public) et ZigBee (consomme trop) par exemple. C’est la raison pour laquelle nous les avons bannis. »
De la maison individuelle au moyen tertiaire
La solution HESTIA convient aussi bien au résidentiel individuel et collectif qu’au petit et moyen tertiaire. « Nous nous orientons davantage sur des marchés de type PME, petits et moyens tertiaires parce que ces marchés sont plus mûrs, les donneurs d’ordre sont pragmatiques, ne nous demandent pas des gadgets mais des fonctionnalités utiles et ils recherchent un produit professionnel, explique Daniel Spitz. Nous sommes très éloignés du principe des box grand public, ce n’est pas notre démarche. Nous restons sur des technologies plus professionnelles », conclut-il. www.hestia-france.com
Rédaction : Patrice de Goy
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